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Corruption dans le secteur de la santé : Les directives de l’INPPLC

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a souligné, mercredi à Rabat, l’importance de l’intégrité et de la transparence pour garantir le succès et la pérennité des réformes structurelles que connaît le système national de santé.

Dans une allocution lors de la clôture de l’atelier sur les risques de corruption dans le secteur de la santé, organisé sur deux jours à l’initiative de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), M. Tahraoui a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans un contexte marqué par de grandes transformations du système national de santé, avec des réformes structurelles et une restructuration globale, dans le but d’améliorer la qualité des services, d’assurer l’équité spatiale et de garantir une meilleure utilisation des ressources disponibles.

“La phase que nous vivons aujourd’hui ne se limite pas à la réforme, mais constitue un véritable moment de transformation, qui impose un changement dans les modes de pensée et de gestion”, a-t-il relevé.

Et d’ajouter que le Maroc investit fortement dans le secteur de la santé et œuvre à l’élargissement de la couverture sanitaire et à l’amélioration des infrastructures, notant toutefois que ces efforts doivent s’accompagner d’une bonne gouvernance, d’une vision prospective et d’un suivi rigoureux.

Le ministre a assuré que la prise en considération de la dimension éthique et des dangers de corruption dans la vision de développement du secteur sanitaire représente une condition essentielle pour garantir un équilibre sain entre promotion de l’investissement, protection de l’intérêt général et renforcement de la confiance du citoyen.

L’élaboration d’une cartographie précise des dangers constitue une étape clé pour bâtir une politique de prévention efficace, a-t-il relevé, ajoutant que celle-ci doit s’appuyer sur des données de terrain, une analyse partagée et une réelle implication de tous les intervenants, en l’occurrence les administrations, les instances professionnelles, la société civile et les institutions de contrôle, dans le cadre d’un travail conjoint et d’une complémentarité institutionnelle et fonctionnelle entre les différentes autorités et structures concernées.

Le ministre a affirmé que le secteur privé de la santé au Maroc a connu, ces dernières années, un développement rapide grâce à la dynamique d’investissement et au soutien de l’État à travers la mise en place d’un environnement juridique et réglementaire favorable, notant que cette croissance, bien qu’importante pour la diversification de l’offre de soins et l’amélioration de l’accès aux traitements, affronte nombre de défis liés à l’ancrage des valeurs d’intégrité et de transparence.

Il a fait observer que le ministère est convaincu que la lutte contre la corruption ne commence pas uniquement par les décisions centralisées, mais à chaque point de contact avec le citoyen, de l’accueil à la gestion des rendez-vous, en passant par la prescription des médicaments”, estimant que “tout changement réel doit reposer sur des outils clairs et des résultats concrets”.

Cet atelier, marqué par des débats riches et variés, a constitué une occasion précieuse pour échanger notamment les expériences et les méthodologies et pour aborder l’élaboration d’une cartographie précise des risques de corruption dans le secteur de la santé, a indiqué M. Tahraoui, ajoutant que les discussions ont porté sur des thématiques pratiques et importantes, telles que l’amélioration du circuit du médicament, le suivi des réclamations, le renforcement du rôle de la société civile et le recours aux outils numériques modernes pour l’analyse des dangers.

“Ces éléments, une fois analysés et assimilés, nous aideront à formuler une vision nouvelle et intégrée de la lutte contre la corruption, plus réaliste et plus efficace”, a-t-il poursuivi.

Il a assuré que la lutte contre la corruption commence par l’ancrage de la confiance “qui se construit à travers l’action, la clarté, l’équité et l’écoute réelle des remarques et des défis posés”, réitérant l’engagement du ministère à s’impliquer sérieusement et avec ouverture dans toutes les initiatives à même de contribuer au renforcement de l’intégrité dans le secteur.

De son côté, le président de l’INPPLC, Mohamed Benalilou, a affirmé que l’Instance s’engage à fournir l’appui nécessaire aux niveaux normatif, conceptuel et technique, au profit de tous les secteurs et organismes dans le domaine de la lutte contre la corruption.

Dans une déclaration à la presse, M. Benalilou a relevé que l’Instance, qui dispose des mécanismes normatifs afférents, est disposée à les partager avec tous les partenaires, estimant que le ministère de la Santé et de la Protection sociale constitue un partenaire essentiel et engagé qui “exprime une forte volonté politique d’adhérer à toutes les initiatives plaçant l’intérêt du citoyen au premier plan et garantissant la sécurité sanitaire”.

La séance de clôture de cet atelier, organisé en partenariat avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale, l’ambassade de Norvège au Maroc et le Centre norvégien de ressources sur la lutte contre la corruption (U4), a été marquée par la présentation de l’expérience de l’INPPLC en matière d’évaluation des dangers de corruption dans les secteurs publics, avec des exemples de cartographies des dangers propre au secteur de la santé, ainsi qu’une mise en lumière des perspectives d’élargissement de cette expérience à d’autres secteurs.

Source : MAP

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