Allergies alimentaires et voyage : comment gérer les risques ?

Voyager est une importante source de stress pour les patients avec des allergies alimentaires. Des précautions à prendre avant le voyage, pendant le transport et sur place limitent le risque d’accident.

Préparer le voyage

La place des allergènes dans la cuisine locale doit être connue avant le départ car les allergènes courants sont différents d’un pays à l’autre. Au Japon, le soja peut poser problème, en Inde, il faut se méfier des pois chiches… En revanche, le lait de vache et le blé sont des allergènes moins répandus en Asie même si l’occidentalisation des mœurs et la mondialisation augmentent les risques d’expositions à une plus grande variété d’allergènes alimentaires.

Les allergènes doivent être connus aussi dans la langue du pays et traduits en anglais. Une carte d’allergique alimentaire avec des images des allergènes alimentaires impliqués est utile.

Dans le cas des enfants en voyage scolaire ou en voyage linguistique, il est conseillé d’anticiper les repas sur place, de prendre contact avec la famille d’accueil afin de les avertir des allergies alimentaires et de proposer de la nourriture garantie sans allergène. Il est même suggéré d’emporter des plats sous vide sans allergène ainsi que des collations non périssables sûres.

Concernant les étiquetages des aliments et l’affichage des allergènes, les législations diffèrent entre les pays et il n’est pas toujours conseillé de s’y fier.

Aux Etats-Unis, par exemple, la loi de 2004 sur l’étiquetage des allergènes alimentaires et la protection des consommateurs impose l’étiquetage du lait de vache, des œufs, du poisson, du blé, de l’arachide, des crustacés, du soja, des fruits à coque et du sésame, tandis que dans l’Union Européenne, les directives ont établi une liste d’allergènes à déclaration obligatoire (ADO) plus large qui comprend aussi les mollusques, la moutarde, le cèleri et le lupin.

A contrario, le Japon semble plus restrictif puisque seuls le blé, l’œuf, le lait de vache, l’arachide, les crustacés et le sarrasin figurent parmi les ADO.

En Amérique latine, une étude qui s’intéressait à l’étiquetage de produits préemballés dans les supermarchés de six pays a montré qu’en moyenne, un produit préemballé sur six ne mentionnait pas, à tort, la présence d’allergènes sur l’étiquette.

A noter que ces réglementations sont valables pour les compagnies aériennes. Certaines compagnies prévoient des menus sans allergènes ou font une annonce en début de vol afin que certains allergènes ne soient pas consommés et ainsi véhiculés par la ventilation.

Recommandations en cas de réaction allergique

La préparation d’un plan d’action en cas de réaction allergique sur place est essentielle.

Avant le voyage, il est recommandé d’identifier les structures de soins locales à solliciter en cas de réaction allergique.

Aussi, l’allergologue devrait guider le patient sur les adaptations à faire et fournir une ordonnance de la trousse d’urgence traduite, en utilisant, de préférence la dénomination commune internationale des médicaments. Le plan d’action en cas de réaction doit aussi être, lui aussi, traduit tout comme le projet d’accueil individualisé pour les enfants voyageant seul.

Plusieurs trousses d’urgence doivent être emportées en raison de possibles pertes ou de vols de bagages, mais aussi parce que les auto-injecteurs d’adrénaline ne sont pas disponibles partout. Seulement un tiers des pays dans le monde ont actuellement accès à des auto-injecteurs d’adrénaline. Pour rappel, il est important de savoir manier l’auto-injecteur d’adrénaline et de s’entraîner avec des stylos périmés.

Concernant les documents, le médecin peut aussi fournir aux patients un certificat médical traduit en anglais et dans la langue locale justifiant du port d’adrénaline sur soi, notamment pour l’avion.

En conclusion, afin de réduire le risque d’anaphylaxie et de ne pas développer une anxiété d’évitement lors de leur voyage à l’étranger, il est nécessaire d’anticiper les déplacements en récoltant les renseignements, les documents et les médicaments utiles et nécessaires avant le départ.

Source : https://francais.medscape.com/